1985
Nous devrions toujours nous inspirer de l'Enfance
1985
Elle ne tourne le dos que pour saisir l'origine d'un bruit, le pépiement d'un oiseau ou l'aboiement d'un chien
Être Enfant dans les herbes hautes
Ne pas tout voir
Mais apercevoir, deviner et trouver cela tellement suffisant
de Beauté
Nous devrions nous inspirer
1985
Je me demande...
Et si nous avions un devoir à remplir envers notre propre enfance?
Et si nous étions jugés sur notre capacité à honorer nos rêveries d'antan?
Que ferions-nous?
Que feriez-vous?
Oh la jolie pensée empoisonnée!
Eclosion des bilans précoces
Epanouissements mortifères
"Oh j'ai tout raté"
1985
Peut-être aurais-je peur comme lorsque ces soirs
où le voile gris se pose sur le coeur,
Cendre des rêves et poudre du possible,
Peut-être la panique envahirait-elle mes veines
Peut-être que j'entendrais battre les pulsations d'un sanglot étouffé dans les escaliers d'un souvenir
1985
Peut-être que je poserais mes mains en capsules
sur mes joues sur mes yeux
Mon enfant, mon leurre
Songe à la douleur
"Mon enfant ma soeur
songe à la douceur
d'aller vivre là-bas..."
Peut-être...
Aurais-je finalement trahi mes rêves d'antan?
aspirés par la hotte du présent
broyés par d'autres devoirs
enfermés dans le silo du désespoir
Oubliés dans le cachot du "si j'osais"
"Ce n'est pas ce que je m'étais promis!"
Peut-être !!!
Peut-être
.
Mais j'ai au creux des entrailles et du coeur
le meilleur des remèdes
Un pense-bête pour guider mes gestes et mon sang
Un regard, une petite voix
Qui me réapprend comme je ne l'ai jamais oublié
à jouer avec un bout de bois...
à ramasser des trésors
à cueillir les fruits de la vie
à les trouver bons et jolis
Il me revient les histoires et les mollets gambadeurs
Les rires et la joie
1985
Les fées qui peuplent les bois
Le rêve de mes explorations
La découverte façon Champollion
D'une mer très ancienne
Oui Madame! ici même je vous le dis !
Qui se serait retirée il y a de cela des millions d'années
Et c'est moi, petite fille, qui trouvait ses coquillages
Nous devrions nous inspirer de l'Enfance
Elle sait comment ne pas avoir mal
Et se retourner juste quand il le faut
Quand nous autres, les Grands, les Torturés, nous jouons à la sagesse
Nous devrions apprendre à nous pardonner
Je veux l'heureuse amnésie
"Je joue, je tombe, Aïe, bobo, souffle, voilà, c'est fini, Je joue à nouveau"
ne garder que le meilleur
ne pas s'en vouloir
Se souvenir sans culpabilité
Faire de son mieux
Avec les lambeaux de chance et du ruban autour
Avec les fruits de mon panier d'osier
Nous devrions nous inspirer de l'Enfance
Nous relever malgré les pronostics
Avancer sans crainte de tomber
Offrir notre regard vers Demain
J'ai le meilleur des messagers
Vous le voyez?
Oui les oripeaux de ma chance sont jolis
Et les fruits amers de mon panier sont juteux quand même!
A quoi bon chercher à exhumer des promesses douloureuses
Alors que la magie opère là, juste devant mes yeux.
Oublié les sortilèges de 1985!
Goûtons à 2017!