Vent Sable eau et terre. Les éléments d'un nouvel avenir
C'était il y a quelques jours déjà...je me disais que j'avais envie de partager les photos d'une jolie promenade en famille. Je comptais le faire le lendemain de ma résolution. D'abord parler de feuilles et de racines et mettre en scène ce jolie bouquet d'arbre, car moi les bouquets je les cueille souvent en me hissant sur la pointe des pieds ici - Les champs fleuris sont rares mais les forêts me réservent bien plus de surprises que je ne l'aurais imaginé- donc un bouquet d'arbre, cueillette de branches et de feuilles. Mais, le soir même...mon bouquet passa de trophée à reliques. Mon bouquet trépassa à l'image de l'insouciance d'une génération entière. Mes branches coupées, mes feuilles desséchées...j'avais envie de les brandir comme on lève un drapeau.
Je préfère en parler à demi-mots et évoquer l'instant bonheur, toujours. D'ailleurs, les branches feuillues tombées au sol, même pourrissantes, nourrissent la terre. D'humus elles deviendront le terreau d'une nouvelle germination. L'espoir, l'avenir, toujours.
Nos pas nous ont donc conduits vers une jolie promenade en bord de mer. Les lieux avaient des airs de Camargue et, battus par le vent du crépuscule, les grains de sable nous ont accueillis pour une rêverie en famille.
Voici quelques images, accompagnées de quelques mots dont le mariage m'a été inspiré par les "événements", nouvel euphémisme version 2015, pour ne pas dire le mot "attentats".
Impalpables dans le vent
Tous et toutes étincelles
sous une ombrelle de feu
Sommes-nous hommes et femmes
de ces enfants que nous fûmes
Le vent s'est désorienté
la lumière s'est brouillée
Un rien nous tient immobiles
réfléchissant dans le noir
PAUL ELUARD
LA RIVIÈRE ENDORMIE
Dans son sommeil glissant l’eau se suscite un songe
un chuchotis de joncs de roseaux d’herbes lentes
et ne sait jamais bien dans son dormant mélange
où le bougeant de l’eau cède au calme des plantes
La rivière engourdie par l’odeur de la menthe
dans les draps de son lit se retourne et se coule
Mêlant ses mortes eaux à sa chanson coulante
elle est celle qu’elle est surprise d’être une autre
L’eau qui dort se réveille absente de son flot
écarte de ses bras les lianes qui la lient
déjouant la verdure et l’incessant complot
qu’ourdissent dans son flux les algues alanguies
Claude ROY, Poésies, Gallimard.
(poète français, né en 1915)
Nous sommes comme les grains de sable sur la plage,
mais sans les grains de sable la plage n'existerait pas.
Bernard Werber, Les Thanatonautes